
Le livre passionnant et érudit de Pierre Antoine Bernheim (hélas prématurément décédé en 2011) « Jacques frère de Jésus » , donne à la fin un bref éclairage sur l’origine de l’Islam.
http://www.erudit.org/revue/LTP/2000/v56/n3/401321ar.pdf

disons pour résumer très brièvement ce qui demanderait des centaines voire des milliers de pages ceci :
les premiers chrétiens sont comme chacun sait issus du judaïsme dont ils représentent un sous-groupe à tendance « homilétique », s’attachant à l’interprétation des textes et des mythes. L’émergence de ce courant entraîne des situations conflictuelles, notamment à travers les doctrines de Saül de Tarse (Saint Paul) qui se traduisent au bout de plusieurs siècles par un éclatement, un schisme entre ce que Pierre Antoine Bernheim appelle les « pagano-chrétiens » , pauliniens, qui ont finalement vaincu (en Occident du moins) et sont devenus les chrétiens, et judéo-chrétiens, s’opposant aux thèses de Saint Paul, et désireux de conserver la validité des aspects légalistes et « talmudiques » du judaïsme.
En clair : les pagano-chrétiens estiment que les païens peuvent devenir chrétiens sans avoir à adopter le particularisme juif (la circoncision notamment), les judéo-chrétiens refusent ces conversions, car ils ne veulent pas risquer de dissocier le christianisme de sa matrice juive…. ce qui est effectivement arrivé !
Si les pagano-chrétiens sont devenus les chrétiens, les judéo-chrétiens sont devenus… les musulmans.
Ce sont un ou des prédicateurs ébionites (= judéo-chrétiens) qui ont écrit le Coran, qui est une sorte de « cahier de cours », de polycopié, de « pot-pourri » simplifié composé de passages de la Torah et du Talmud, et s’en sont servi pour enseigner le monothéisme aux communautés bédouines à travers leur premier élève Mohamed, qui est devenu le Prophète de l’Islam.
Et les juifs dans tout ça ?
ils se sont trouvés pris au milieu de l’affrontement entre pagano-chrétiens et judéo-chrétiens, qui est devenu la guerre (qui dure depuis 14 siècles) entre Europe chrétienne et les « terres d’Islam ».
Et l’on sait que ce n’est jamais très plaisant, d’être pris au milieu d’une guerre.
Disons que jusqu’ au 19 ème siècle et à l’émancipation des juifs d’Europe, les communautés juives étaient, par nature, plutôt du côté des judéo-chrétiens, et donc de l’Islam, pour une raison bien simple : le pagano-christianisme , devenu le christianisme, tend à diluer l’identité juive puisqu’ il élimine le caractère universel de la loi mosaïque remplacée en Occident chrétien par le droit Romain.
C’est cela le fondement de ce qui est maintenant appelé laïcité : « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », cela veut dire rendre l’espace public aux lois humaines, contingentes, et réserver le « sacré », le « saint », les religieux, à l’espace de l’intimité des consciences.
Les communautés juives étaient au début plutôt du côté de l’Islam aussi à cause du sort terrible qui leur était réservé en « terre chrétienne »…seulement côté musulman les choses n’étaient guère meilleures !
Les Juifs d’Arabie vivaient en bonne entente au milieu des bédouins polythéistes , les choses se sont gâtées avec l’avènement de l’Islam parce que les musulmans croyaient que ces juifs dont certains (qui étaient en fait ébionites, à la lisière du judaïsme et du christianisme, mais c’était le cas d’un grand nombre de « juifs ») leur avaient enseigné le monothéisme allaient se fondre avec eux en une seule communauté universelle, une seule « oumma », notamment par le biais de mariages entre tribus et par l’adoption du nouveau culte l’Islam par tous, juifs ou musulmans.
Seulement les juifs n’étaient pas de cet avis, ce qui est bien leur droit, et il en est très vite résulté une guerre, qui a vu l’élimination des tribus juives de Médine, puis le Pacte d’Omar qui a règlementé sur le mode de l’apartheid le statut des « non-musulmans » en terre d’Islam , appelé statut de dhimmis.
Nous avons donc deux processus inverses à l’oeuvre dans cette période de l’Histoire : un processus d’universalisation pagano-chrétien puis chrétien, un processus de retour au particularisme (la loi mosaïque, devenue sous une forme très simplifiée la Shari’a islamique) judéo-chrétien puis musulman, qui est le cause d’une rupture, d’un schisme qui résulte en un dualisme , opposant « croyants » (musulmans) à « mécréants » ou « infidèles » (avec le statut spécial réservé au « gens du Livre »).
Pourquoi le processus (pagano-)chrétien est il « meilleur », supérieur au processus judéo-chrétien, islamique ?
parce que l’universalisme, tendant à l’unité de l’humanité, est supérieur aux particularismes, tendant à l’éclatement et à la guerre, si du moins ils n’en restent pas à leur niveau et veulent s’imposer à toute l’humanité sous le visage d’un « faux universel ».
« Faux universel » dont nous connaissons le visage hideux actuel , qui est celui du totalitarisme islamique, cherchant à imposer à toute l’humanité la shari’a, dans ses aspects les plus horribles (lapidations, mises à mort des apostats, etc..).
http://www.fdesouche.com/286582-le-para-abel-chenouf-abattu-a-montauban-etait-catholique-pratiquant-sa-famille-representee-par-gilbert-collard
http://jssnews.com/2012/03/21/tuerie-de-toulouse-mohamed-merah-navait-pas-choisi-le-19-mars-au-hasard/

Mais on doit reconnaître que le christianisme n’a pas tenu ses promesses universalistes, et est simplement devenu un autre particularisme qui a éclaté en une multitude de courants (ou « sectes » diront certains) et s’est rendu coupable sous sa forme catholique du génocide des Cathares.
Mais après la ligne de partage des Temps, qui est le cartésianisme et l’émergence de la science moderne, mathématisée, en Europe :
https://meditationesdeprimaphilosophia.wordpress.com/2012/03/06/la-ligne-de-partage-des-temps/
la vocation de l’universalisme est reprise par la philosophie et la science, unies par Descartes sous le nom de « Mathesis universalis », et pourvues par lui d’une méthode d’intelligence .
Ce passage en revue très court et sommaire, certes, de l’Histoire, nous permet de répondre à la question :
pourquoi attaquer le Coran et pas la Bible ?
parce que la Bible, en ses deux « composantes » dites Ancien et Nouveau Testament, est associée au processus d’universalisation , tendant à la spiritualité absolument pure qui éclate en certains (pas tous) passages de l’Evangile, processus qui a été poussé à son terme par Spinoza.
Le Coran, par contre, est le texte qui fonde l’autre processus, obscurantiste et régressif, travaillant contre l’universalisme et donc contre l’humanité.
Et contre Dieu, si celui ci est le nom donné à l’effort infini de la Raison pour se donner des normes de vérité et de moralité de plus en plus parfaites.
Dans son article sur la spiritualité brunschvicgienne :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113603/f27.image.langFR
Georges Bastide donne (page 23) une image saisissante, qui remonte à Platon, de ces deux processus que nous venons de repérer dans l’Histoire : la vraie conversion, à la spiritualité absolument pure de l’intériorité , qui est progression de l’ombre à la lumière, et la fausse conversion qui est régression de la lumière à l’ombre.
Le Coran est tout simplement cette régression (de la lumière à l’ombre) mise à l’oeuvre, au travil de destruction de l’humanité.
En tant qu’humain, je n’ai pas le droit de laisser s’accomplir cette « oeuvre » sans résister.
C’est ma liberté de citoyen, ni meilleur ni pire que n’importe qui d’autre, mais c’est mon devoir, devoir envers Dieu qui est la Raison radicalement immanente à toute conscience humaine:
https://meditationesdeprimaphilosophia.wordpress.com/une-demonstration-irrefutable-de-lexistence-de-dieu/
d’où ce blog :